IgA
Définition – physiologie
Les IgA sont des immunoglobulines de nature glycoprotéique dont la migration électrophorétique se situe au niveau de la région b-g. Elles présentent une structure monomérique ou polymérique. Chaque unité est constituée de deux chaînes lourdes et de deux chaînes légères ( kappa ou lambda). Le clivage protéolytique d’un monomère met en évidence un pôle qui lie l’antigène (fragments Fab) et un fragment Fc. Dans les sécrétions (colostrum, mucus intestinal ou bronchique, salive, larmes) les IgA sont dimériques. Les deux sous-unités sont liées entre-elles par une chaîne J et une composante sécrétoire. Les IgA représentent une défense immunologique locale importante. Les IgA n’activent pas la voie classique du complément, elles ne traversent pas le placenta
Intérêt clinique – Interprétation des résultats
Les hypo-gamma-globulinémies.
– L’altération peut résulter d’une perte protéique (entéropathie exsudative, syndrome néphrotique, brûlures) ou d’une hémodilution. L’examen des autres protéines spécifiques permettra de trancher. On constatera en effet dans ces cas, soit un profil caractéristique (ex: syndrome néphrotique), soit une diminution de l’ensemble des protéines.
– L’altération peut porter sélectivement sur les immunoglobulines. Avant de retenir une déficience congénitale, les autres causes d’hypo-g-globulinémies doivent être envisagées: thérapeutique immunosuppressive, aplasie ou envahissement médullaire (gammopathies monoclonales impliquant des immunoglobulines autres que les IgA). Notons ici que devant une chute des immunoglobulines, la recherche d’une protéinurie de Bence-Jones est indiquée.
Les hyper-gamma-globulinémies.
L’augmentation peut être polyclonale:
Les causes d’augmentation polyclonale des immunoglobulines sont nombreuses: infections, affections hépatiques, maladies à composante auto-immunitaire,… . Toutefois l’analyse des différentes classes d’immuno-globulines permet d’obtenir de précieuses informations.
– L’augmentation des IgM indique généralement une immunisation débutante.
– L’élévation des IgA peut être mise en rapport avec une infection des muqueuses au sens large ou avec une polyarthrite rhumatoïde.
– L’augmentation des IgG et IgA, dans l’évolution d’une hépatite est un signe d’un éventuel passage à la chronicité.
L’augmentation peut être monoclonale:
– Le caractère monoclonal est diagnostiqué grâce à l’immuno- électrophorèse (voir ce test).
– Les productions monoclonales apparaissent souvent sur un fond d’hypo-gamma-globulinémie. Il est donc important d’effectuer le dosage des immunoglobulines. Notons que la valeur obtenue pour le composant monoclonal peut être sous estimée étant donné la “nature polyclonale” des antisérums utilisés pour le dosage.
– Si la tumeur plasmocytaire ne produit que des chaînes légères, celles-ci se retrouvent essentiellement dans l’urine, de telle sorte que les variations sériques ne sont que peu mesurables. Dans ce cas, l’immunocytome se manifeste par une hypo-g-globulinémie et la présence des chaînes légères dans l’urine.
L’augmentation peut être oligoclonale:
Des composants oligoclonaux (bien visualisés à l’électrophorèse en gel d’agarose) sur fond d’hypo-gamma-globulinémie s’observent lors de néoplasies ou lors de la synthèse d’une population restreinte d’anticorps (réaction immunitaire chez un patient immunodéficient).
De fortes réactions immunitaires peuvent engendrer des productions oligoclonales qui apparaissent alors dans le contexte d’une hyper-gamma- globulinémie